L’entretien des armes blanches et armures

Préserver le métal, transmettre l’histoire

Une épée forgée, un casque riveté ou une cotte de mailles tissée d’anneaux ne sont pas des objets figés : ce sont des pièces vivantes, sensibles à l’air, à l’humidité, aux manipulations. Entretenues avec soin, elles traversent les années et se bonifient avec le temps. Négligées, elles rouillent, se déforment ou se dégradent. Cette page a pour but de donner aux passionnés, collectionneurs et reconstituteurs toutes les clés pour protéger, conserver et mettre en valeur leurs armes et armures.

Nettoyage régulier

la base de la conservation

  • Armes blanches

    Après chaque manipulation, passer un chiffon doux et sec sur la lame pour enlever traces de doigts et humidité. Les empreintes contiennent des sels qui favorisent la corrosion.

  • Armures

    Même principe pour les plastrons, gantelets ou casques. Les articulations doivent être soigneusement essuyées pour éviter l’accumulation d’humidité.

  • Boucliers en bois

    Éviter tout contact prolongé avec l’eau. Un dépoussiérage doux suivi d’un léger passage de cire protège la fibre.

Protection contre la rouille

  • Huilage léger

    Appliquer une fine couche d’huile neutre (huile minérale, huile de vaseline) sur les parties métalliques. Cela crée une barrière contre l’humidité.

  • Produits spécialisés

    Pour les collectionneurs exigeants, certaines huiles ou cires microcristallines sont conçues pour stabiliser le métal sans l’alourdir.

  • Zones sensibles

    Insister sur les rivets, charnières et filetages où la condensation s’installe plus vite.

Stockage adapté

  • Ambiance sèche et tempérée

    Éviter caves humides et greniers trop chauds. L’idéal est une pièce ventilée, à température stable.

  • Supports adaptés

    Épées sur râtelier, armures sur mannequin, casques sur présentoir. Les poser directement au sol favorise l’humidité et les chocs.

  • Housses et tissus

    Préférer le coton ou la toile de lin respirante aux plastiques étanches qui retiennent la condensation.

Entretien du cuir et du textile

  • Cuir

    sangles, ceintures, gants et doublures doivent être nourris régulièrement avec un baume ou une graisse adaptée. Cela évite le dessèchement et les craquelures.

  • Textile

    Gambisons, caparaçons ou housses de boucliers se dépoussièrent et se brossent à sec. En cas de tache, privilégier un nettoyage doux sans produits abrasifs.

  • Maille

    La cotte de mailles peut être passée à l’huile puis essuyée ; certaines communautés utilisent encore un léger graissage au graphite, comme autrefois.

Affûtage et émouture

  • Lames décoratives

    Elles peuvent rester émoussées pour la sécurité. Un simple polissage suffit.

  • Lames fonctionnelles

    Pour celles destinées à la coupe ou à la démonstration, l’affûtage doit être réalisé à la pierre à eau ou à la meule fine, toujours en respectant l’angle original.

  • Émouture

    Plate, creuse ou convexe, elle détermine la façon dont la lame se comporte. La préserver, c’est conserver l’identité de l’arme.

Sécurité et manipulation

  • Toujours manipuler une arme blanche avec précaution, même émoussée.

  • Éviter les gestes brusques ou les chocs entre lames qui marquent le métal.

  • Pour les armures, enfiler et retirer chaque pièce sans forcer sur les sangles : une lanière cassée fragilise tout l’ensemble.